vendredi 21 mai 2010

Une tour de 200 mètres accueillera la future cité judiciaire de Paris.


Après maints atermoiements sur sa localisation, la chancellerie, l'Hôtel de ville et l'Elysée s'accordent sur le déménagement du palais, de l'île de la Cité vers le quartier des Batignolles dans le 17e arrondissement. Il faudra cinq ans au tribunal de grande instance pour construire un immeuble à sa mesure, la livraison est prévue pour 2015. Coût de l'opération : 632,5 millions d'euros, selon un rapport d'information sénatorial que Le Monde.fr s'est procuré.

Trop à l'étroit au 4, boulevard du Palais dans le 1er arrondissement, le tribunal de grande instance de Paris (TGI) a longtemps cherché un lieu où s'installer. Tolbiac, Masséna et même l'Hôtel-Dieu ont été étudiés en vain. Trop
"d'atermoiements administratifs et politiques", note Roland du Luart, vice-président UMP du Sénat, dans son rapport sur l'implantation du nouveau tribunal. Désormais, "le transfert est sur de bons rails" affirme le sénateur. A droite, on y voit la volonté d'un geste fort de Nicolas Sarkozy pour la justice, "un symbole de la justice pour des décennies" commente Brigitte Kuster, maire UMP du 17e arrondissement.

C'est également une considérable opération immobilière : outre la construction de la cité, des centaines de milliers de mètres carrés de logements et de bureaux devraient sortir de terre.

La Ville de Paris voit pour sa part dans la construction de cette "cité judiciaire" l'opportunité de relancer l'aménagement de tout une zone des Batignolles, laissée en friche depuis la perte des Jeux olympiques de 2012 (le quartier devait accueillir le village olympique). La zone d'aménagement concerté (ZAC) des Batignolles correspond à une surface de 40 hectares, une exception sur le territoire parisien, où les zones constructibles sont rares. La construction d'une cité de la justice permettra de réunir géographiquement le TGI, plusieurs tribunaux d'instance et la police judiciaire, qui devrait quitter le quai des Orfèvres. Ce rassemblement permettra de mutualiser "les moyens entre les services de justice et ceux de la préfecture de Paris", souligne Roland du Luart, qui insiste sur l'intérêt à assurer "la plus grande proximité possible entre les différents acteurs de l'institution judiciaire".

"UN SYMBOLE DE LA JUSTICE POUR DES DÉCENNIES"

Le TGI sera une tour. Elle s'élèvera "à une hauteur de 180 à 200 mètres", indique le rapport sénatorial. Pourtant, le plan local d'urbanisme de la Ville de Paris limite les constructions d'une hauteur supérieure à 37 mètres ; le plan climat voté à l'unanimité par le Conseil de Paris en 2007 prévoit, en outre, un plafond de consommation d'énergie des constructions neuves à un maximum de 50 kWh/m2 shon/an en énergie primaire. Cette limite est difficile à tenir dans le cas de bâtiment de grande hauteur mais la Mairie de Paris a trouvé les parades : le plan local d'urbanisme sera révisé et la mairie souligne que le plafond de consommation d'énergie est un"objectif", pas une "condition".

Il reste à lier la future cité au réseau de transport existant. La ligne 14 du métro devrait être prolongée ainsi que le tramway des boulevards extérieurs. "Il faut faire vite", prévient Brigitte Kuster, "la livraison du TGI est prévue pour 2015 alors que la prolongation de la ligne 14 est pour 2017 !" Un empressement partagé par Roland du Luart qui souligne également un risque"d'engorgement" dû à la desserte en transports en commun. Le Syndicat des transports d'Ile-de-France (STIF) devra "mettre le paquet" pour que le calendrier de la prolongation du métro accompagne celui de la construction de la cité. En ce qui concerne les transports terrestres, un prolongement du tramway des Maréchaux est souhaité par le rapport sénatorial. L'Etat, qui n'a pas financé la partie est du tramway parisien, est appelé à faire un effort : "Un geste à hauteur de 20 % du coût du prolongement", estime Roland du Luart.

40 ANS DE LOYER POUR L'ETAT

Concernant les 632,5 millions d'euros nécessaires à la construction de la tour, l'option qui consiste à établir un partenariat public-privé a la préférence du rapporteur sénatorial : "Le financement sur crédits budgétaires présenterait un avantage pour ne pas avoir à rétribuer un ou des intermédiaires supplémentaires", mais "le poids considérable du projet peut difficilement être supporté en l'état par le seul budget de la mission 'justice'", conclut-il. La cité pourrait donc être financée via un partenariat public-privé aux termes duquel l'Etat s'engage à payer un loyer sur une longue période : "40 ans", recommande Roland du Luart. Le projet conduirait donc l'Etat à inscrire à son passif une nouvelle ligne de dette pour les générations futures.


Source:
www.lemonde.fr

1 commentaire:

  1. Il faut dormir, Marie! Couche-toi de bonne heure, ce soir! Je sais que "Lost" t´a deçue, mais il faut continuer à manger, dormir et, après quelques heures de sommeil, étudier THÉORIE DE LA LITTÉRATURE pour l´examen du 27 (jeudi prochain).
    BRAVO et Merci de te rappeler de nous et publier sur le blog. J´ai appris qu´on nous lit de très loin. À demain!

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